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Session et Retraite Provinciales 202415 août 2024

Du 15 au 24 juillet, toutes les Sœurs Servantes de la Province du Proche-Orient ont participé, en présentiel dans notre maison de Ajaltoun (LIBAN) et en ligne (la Terre Sainte), à deux jours de session et huit jours de retraite spirituelle.
La 1ère journée de session était animée par Mgr César ESSAYAN, Vicaire apostolique pour les Latins au Liban. Il a insisté principalement sur :
- Ne pas confondre identité et Mission ; ceci nous fera perdre le sens prophétique de notre vie de consacrée.
- Savoir gérer notre relation avec le Seigneur, lui donner la priorité
- Être visible quand on est porteur du Christ

La 2ème journée a été animée par Ma Sœur Visitatrice et le Père Directeur.
Ma Sœur Visitatrice nous a donné des orientations en ce qui concerne l’amélioration de notre vie fraternelle. Elle a donné aussi quelques informations concernant la Province.
Le Père Directeur nous a parlé du vœu d’obéissance qui nous enracine dans l’amour de Dieu et des autres. Il faut beaucoup de prudence… L’autorité est toujours subordonnée au service commun.

A la fin de la session, nous avons fêté le jubilé de 25 ans de vocation de 3 compagnes : Sœur Caroline ENVIEH, Sœur Salwa FAWZI et Sr Diala KASSABLY.

Le Père François HISS, Lazariste de France, nous a aidées à réfléchir et à prier, à partir de citations de la Bible et de notre vécu, qui éclairent les termes qu’il a choisis un à un par journée :
La modestie – le regard – la surprise – le faire – le sourire – la conversion – la délégation et devenir nourriture etc…
Sr Aurore FINIANOS nous a donné un aperçu de sa Mission et Sr Lucie RAZAFINDRASOA de son pays, Madagascar.

Le Nonce Apostolique du Liban : Mgr Paolo BORGIA a clôturé notre retraite durant l’Eucharistie qui a été précédée par un moment d’échange avec chaque groupe de Sœurs suivant le pays où elles sont implantées :
- Egypte, Iran, Liban, Syrie,
- les Sœurs Libanaises qui sont en « Ad Gentes » en Tunisie Sr Aurore FINIANOS et en Mauritanie Sr Diala KASSABLY,
- les Sœurs Sandra DELGADO MENES, Colombienne qui vient dans notre Province en Terre Sainte pour deux ans et Sr Lucie Sr Lucie RAZAFINDRASOA, Malgache, pour deux ans aussi et qui est placée à Ajaltoun, Liban.




Ci-dessous, l’homélie de son Excellence Mgr BORGIA.

Chères Sœurs,
Je suis heureux de participer aujourd’hui à ce moment de conclusion de votre réunion qui vous a réunie toutes ensembles les Servantes des Filles de la Charité, de la Province du Proche- Orient.

Je souhaite avant tout, vous transmettre les salutations et la bénédiction du Saint-Père, le Pape François qui, je peux vous l’assurer, porte le Liban et ce Moyen Orient dans son cœur d’une façon particulière, ainsi que ses Églises et ses habitants. Il suit avec attention la situation du Liban et du Moyen Orient, surtout en ce moment où, à la crise économique et politique interne qui frappe de nombreux Pays, s’ajoute une autre beaucoup plus grave, à caractère régional avec la guerre à Gaza. Il prie pourque, sur toute la région se lève l’aube d’un jour nouveau pour ses enfants et un printemps spirituel renouvelé pour son Église.

Aujourd’hui dans la liturgie latine, nous célébrons la fête de Saint Charbel. Un saint dont la notoriété, en quelques dizaines d’années, s’est répandue partout, déclenchant une dévotion pour ce moine maronite d’un couvent de la montagne libanaise, Annaya, dans beaucoup de régions du monde, à partir desquelles aujourd’hui on élève au Seigneur, par l’intercession de notre Saint Libanais, une prière unanime pour le Liban, pour cette région moyen-orientale, pour le monde et pour notre conversion à nous tous, pauvres et pécheurs.

Au début de la liturgie maronite on chante un très bel hymne, centré sur le thème de la lumière, qui est le symbole de la gloire de Dieu, cette même gloire qui resplendit dans la vie des saints. C’est-à-dire dans la vie d’une humanité nouvelle qui, créée à son image, est rachetée par la croix et transformée par le pouvoir de sa grâce, manifestée par le sacrifice du Christ.

Oui, parce que, comme le chante encore l’hymne, la lumière est sortie du sépulcre du Sauveur, le Vivant, le Ressuscité, et a donné la vie au monde, après une nuit de péché et de mort qui risquait de l‘engloutir dans les ténèbres. C’est cela le mystère de la rédemption, le mystère de l’amour de Dieu dans lequel brille la splendeur de sa gloire. Oui, parce que « Dieu est amour » et son amour est un amour personnel, parce qu’il est, pour chacun de nous, un amour total et complet, disposé à offrir tout ce qu’il a et tout ce qu’il est ; disposé à donner sa propre vie, à être victime expiatoire pour nos péchés, ceux du monde entier – comme nous a dit la première lecture - pour que chaque homme qui l’accueille puisse avoir la vie et l’avoir en plénitude. L’amour de Dieu n’est pas assujetti à des conditions, sinon celle d’être accueilli par chacun de nous. Il n’est pas soumis à des règles, si ce n’est celui de l’amour lui-même. L’amour de Dieu n’a pas de restrictions ou d’échéances. L’amour de Dieu est simple, il se donne seulement et a la capacité extraordinaire de transformer et d’illuminer la vie de celui qui l’accueille.

C’est ce qui arrive aux saints et c’est ce qui s’est passé avec Saint Charbel. Ils ont accueilli en plénitude l’amour de Dieu en se laissant transformer, par l’œuvre extraordinaire de l’Esprit, à l’image du Christ, pour devenir à leur tour, un feu de charité pour le monde, lumière pour leurs frères.

Si nous nous demandons qu’est-ce que Saint Charbel a bien pu faire de si extraordinaire pour devenir aujourd’hui un des saints les plus connus au monde, nous pouvons répondre, rien de particulier sinon vivre sa vie d’homme et de moine dans la plénitude de l’amour. Sa vie n’était pas faite de grandes choses. Il fuyait toute forme de mondanité et de visibilité ; il ne s’est pas engagé dans de grandes entreprises ni s’est proposé pour de hautes responsabilités. Sa vie a été celle commune à chaque moine, faite de prières, de travail, de fidélité à la vie monastique dans l’exercice quotidien des vertus. Il a été comme une « humble fleur de montagne », écrivait Saint Paul VI à son sujet, « mais pourtant, à y regarder de plus près, un saint, un vrai saint, grand comme l’un de ces arbres majestueux qui rendent le Liban si célèbre, un cèdre du Liban, un religieux, un champion de la vie contemplative, un homme modelé par la prière, la pénitence, la bonté et le travail ». Et ce qui l’a rendu spécial, et l’a très vite parfumé de sainteté, c’est l’amour total avec lequel il a vécu. Amour pour le Seigneur qui devint toujours plus un désir de vivre en sa présence dans une retraite et un ermitage ; d’être enveloppé par sa miséricorde ; de tendre à ressembler, toujours davantage, à Jésus et mettre en pratique son Évangile, à travers l’exercice, aussi héroïque, des vertus. Amour pour le monde, qui a toujours besoin de la grâce et du pardon de Dieu, à travers la continuelle prière d’intercession et l’offrande de soi pour le salut de tous.

C’est donc le feu de la charité qui a illuminé la vie de Saint Charbel en le faisant devenir, à son tour, lumière pour le monde. Cette lumière qui, illumina miraculeusement sa cellule avec une lampe pleine uniquement d’un peu d’eau ; cette lumière qui, après sa mort a enveloppé le corps du Saint exposé dans l’Eglise du Couvent et qui, encore des semaines plus tard, a continué à émaner de son tombeau ; cette lumière signe de la gloire de Dieu qui resplendit dans la vie des saints.

Voilà pourquoi Saint Charbel, en nous indiquant la voie de l’amour, est pour nous tous, guide et lumière. Amour pour le Seigneur qui s’exprime par le désir de le connaitre, de tout recevoir de lui, en lui donnant tout de nous, de rester avec lui, de le rencontrer dans les sacrements et de se nourrir de sa parole.

Amour pour le prochain, qui est savoir regarder le frère ou la sœur avec le même regard de miséricorde que Dieu a envers nous. Cela signifie concrètement dans la vie, accueillir, être disponible, savoir pardonner, être solidaire et charitable. Cela signifie savoir porter aussi la souffrance et la douleur de l’autre jusqu’au point d’offrir sa propre vie pour l’autre, comme le Seigneur Jésus nous l’a enseigné.

Demandons au Seigneur, par l’intercession de Saint Charbel, de nous plonger dans sa lumière, de nous transformer par son Esprit d’amour, pour pouvoir resplendir dans le monde comme un flambeau qui éclaire afin de pouvoir atteindre la plénitude de l’union avec Dieu, en entrant nous aussi à faire partie de l’assemblée de ses saints.

La Retraite s’est terminée par L’Eucharistie, la bénédiction apostolique et les agapes fraternelles.

« Dans les revers, soyons comme des arbres fruitiers ; car d'autant plus qu'un rude et long hiver les resserre et les empêche de pousser, tant plus prennent-ils de profondes racines, et ils portent plus de fruits ».
« Demeurons soumis au bon plaisir de Dieu ; soyons contents dans tous les états où il lui plaira de nous mettre, et ne désirons jamais d'en sortir qu'autant que nous connaîtrons lui être agréables ».


St Vincent de Paul




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