Implantation - Liban

En 1846, Monsieur Leuleu, Préfet apostolique pour les Missions de Turquie et de Perse, fut envoyé par le Supérieur Général des Lazaristes et des Filles de la Charité pour une visite extraordinaire en Egypte et en Syrie. A son passage à Beyrouth, le Consul de France lui demande des Filles de la Charité pour cette ville. Peu après Monsieur Leroy, Préfet apostolique pour les Missions de Syrie et d’Egypte reçut l’ordre de d’acquérir un terrain pour cet établissement. Sœur Grouhel, Supérieure de l’hôpital européen du Caire depuis 1844, reçut des Supérieurs Majeurs la mission d’aller à Beyrouth pour ouvrir le nouvel établissement en attendant les Missionnaires qui viendraient de France.

Le 24 septembre 1847, Sœur Gélas, venant de Smyrne arrivait pour prendre la direction de la nouvelle maison avec 3 sœurs arrivant de France. Elles furent accueillies par Sœur Grouhel et une compagne venue d’Alexandrie pour compléter la petite communauté. Sœur Grouhel étant repartie pour l’Egypte, Sœur Gélas se mit à l’œuvre en comptant sur la Providence. Le Consul de France la seconda de tout son pouvoir. Quant aux Pères Lazaristes, ils contribuèrent largement aux diverses constructions.

Dès son arrivée, Sœur Gélas organise les œuvres habituelles des « Miséricordes » : dispensaire, visite des pauvres et des malades, visite des prisons. Suivirent les écoles de filles avec la fondation d’une école normale pour la formation des institutrices, l’accueil des malades et des enfants trouvés. Durant cette première période Sœur Gélas fonda les maisons suivantes qui continuent à développer leurs activités grâce aux vocations autochtones qui ont commencé à fleurir au Liban en 1859:

• Beyrouth Miséricorde en 1847
• Damas Miséricorde en 1854
• Beyrouth Saint Charles en 1860
• Tripoli Miséricorde en 1863
• Zouk Mikael en 1870
• Ras Beyrouth en 1879
• Broumana en 1884
• Beyrouth orphelinat Saint Joseph en 1885
• Beyrouth hôpital du Sacré-Cœur en 1885

La province de Syrie fut érigée en 1894.

Après la 1ère guerre mondiale et à la fin du Mandat français, les deux pays devinrent indépendants: Le Liban avec pour capitale Beyrouth; la Syrie avec pour capitale Damas.

Au Liban, d’autres maisons furent fondées dont certaines subsistent encore. En Syrie, l’Hôpital Saint Louis fut fondé en 1904, et une mission chaldéenne à proximité de la frontière de l’Irak vit le jour ad experimentum en 2004.

A la fin de la 1ère guerre mondiale l’empire ottoman est démantelé. La Province de Syrie en subit les conséquences. De nouveaux états vont en résulter notamment:

• La Syrie, capitale Damas.
• Le Liban, capitale Beyrouth
• La Palestine capitale Jérusalem

La transition se fera au cours d’une période préparatoire dite « Mandataire ». La France devient alors responsable de l’établissement du régime démocratique en Syrie et au Liban. Le mandat de la France prit fin définitivement en 1945. Des fondations furent établies entre 1894 et 1919:

• Beyrouth Immaculée Conception en 1904
• Ajaltoun Saint Vincent en 1906
• Zghorta Sainte Famille en 1906
• Borj el Brajné en 1907

En 1894 la Province de Syrie étant constituée, la Miséricorde devient le siège de la Province. La Visitatrice qui assume en même temps la responsabilité de la communauté et des œuvres de la maison et son assistante y résident.

Au cours des ans, le Conseil s’enrichira d’une conseillère, puis d’une Econome. La Province devenue Province du Proche-Orient, le Conseil provincial s’enrichira de membres représentatifs de toutes les régions. L’Assistante prend en charge l’animation de la communauté affectée aux diverses œuvres.

Par ailleurs, l’évolution rapide des coutumes au cours de l’après-guerre et à la fin du Mandat, le centre-ville se transformant rapidement en centre commercial, aucun développement des activités n’était possible. La Miséricorde fut alors transférée hors de la ville, à proximité d’un quartier pauvre sur un terrain très vaste en 1952.

Entre 1920 et 1950 certaines annexes sont devenues maisons autonomes.

• Bhannes Sanatorium en 1932
• Beyrouth Crèche Saint Vincent en 1943

Entre 1950 et 2003 les œuvres qui ont été fondées subsistent toujours:

• Mtolleh Ecole et dispensaire en 1962,
• Kobayat Ecole et centre médico-social en 1980
• Reyfoun Archives en 1981
• Bhannes Foyer Ste Cécile des sœurs aînées en 1985
• Barhalyoun Ecole en 2003.

Dès son arrivée au Liban, Sr Gélas s’est mise à accomplir tout ce qui est en son pouvoir pour aider les pauvres et les malades. Les principales œuvres qu’elle a réussi à accomplir sont:

• Dispensaire et visites des pauvres.
• Visites des prisons.
• Les écoles : Sœur GELAS ouvrit sa maison aux jeunes filles de Beyrouth qui, à cette époque, ne recevait pas d'éducation. Bientôt, toutes les classes de la population, toutes les religions, se pressèrent pour faire accepter leurs fillettes dans ces nouvelles écoles.
• Hôpital.
• Ecole normale pour les institutrices du village.
• Œuvre des enfants trouvés
• Association des dames de la charité : L’Association sera érigée canoniquement en 1856. En 1867, 140 familles nécessiteuses étaient régulièrement secourues par l’Association.
• Œuvres de jeunesse : sur le plan de l’éducation de la foi et de la vie sociale.
• La Congrégation des Enfants de Marie fut établie en 1862. Parallèlement, le Patronage prit jour pour les 150 filles employées de la filature.
• Accueil des réfugiés : Dès le commencement des événements sanglants qui bouleversent le pays, Beyrouth est en émoi. On escalade les murs de la maison des Sœurs pour y trouver refuge. Sœur GELAS les reçoit. Devant l’afflux des jeunes filles, il fut décidé entre l’abbé LAVIGERIE et Sœur GELAS qu’on en recueillerait le plus qu’on pourrait.