Notice de sœur Louise Soutou
Ekbal Soutou (sœur Louise) est née le 19/11/1919 à Zghorta, Liban Nord. Elle était l’aînée d’une famille de 8 enfants- 6 filles et 2 garçons. Elevée chez les Filles de la Charité, elle a apprécié et admiré la vie des sœurs dans leur travail auprès des pauvres. A 13 ans, elle a pressenti les premiers appels à vivre une vie toute donnée à Dieu, dans la grande famille vincentienne. Elle en parla à son père qui a trouvé qu’elle était encore trop jeune et qu’elle devrait auparavant achever son éducation et son instruction. Quand elle a atteint ses 17 ans, sa vocation ayant mûri, ses parents lui accordèrent la joie de réaliser sa vocation et de répondre à l’appel du Seigneur et ainsi Ekbal deviendra Filles de la Charité.
Là voilà à la Maison Centrale pour un stage, afin de mûrir sa vocation… là, elle se révéla très généreuse. Elle fit son postulat auprès des petits de la crèche…Après six mois de dévouement, elle s’embarqua pour Paris, pour le séminaire, à la Maison Mère où on a noté sa piété et sa douceur ainsi qu’une grande générosité spontanée. En mai 1939, Ekbal reçut l’habit et rentre dans son Pays, coiffée de la cornette.
Après avoir passé un temps à la Crèche St Vincent, Sœur Louise est placée à l’Immaculée, comme maîtresse de langue arabe et de catéchèse, à l’école gratuite. De là, elle vint à la Maison Provinciale affectée aux soins de nos sœurs aînées, travail qu’elle accomplit d’une façon exemplaire, et en même temps on lui confia les soins des petits de l’école.
En 1943, elle était parmi les sœurs qui étaient nommées pour la mission auprès des enfants abandonnés à la Crèche St Vincent. Elle s’y dépensait corps et âme durant 40 ans d’abord comme campagne puis comme sœur servante. Elle recevait tous les enfants qui se présentaient dans les locaux parfois exigus qu’elle élargissait grâce à son accueil et sa tendresse.
En 1963, le bureau mondial de l’enfance fit paraître le décret concernant le droit à l’adoption. La crèche avait déjà exercé ce droit depuis 1852, pour 6 ou 7 cas seulement. Mais avec ce décret, le taux d’adoption s’est élevé d’une façon remarquable.
En 1979, Sœur Louise fut nommée responsable à l’orphelinat de garçons, à Ajaltoun où 350 enfants avaient pu bénéficier de sa tendresse et de sa générosité, toujours à l’épreuve. Elle accueillait les réfugiés de la guerre au Liban avec amour tout en ayant confiance en la Providence divine. Son mandat terminé à St Joseph, elle fut nommée à Kalaa pour prodiguer ses soins aux fillettes de familles sans logis. Le 23 janvier 1989, un accident de voitures tua sœur Farès sur coup et condamna Sœur Louise à un coma qui durera quelques mois. A sa sortie de l’hôpital, certes très affaiblie, les supérieurs ont jugé bon de confier les fillettes de Kalaa à nos divers orphelinats du Liban. Ainsi la maison Kalaa devint un lieu de retraites spirituelles et d’accueil des groupes (camps, colonies, ...).
En 1990, Sœur Louise fut tuée par un accident très grave.
Sœur Louise répéta toujours : Comme il est bienfaisant pour une Fille de la Charité d’avoir rempli son service auprès des pauvres et de les avoir aimés.