Maison Provinciale - Achrafieh

Maison Provinciale, Achrafieh Sioufi
B.P 166 407, Beyrouth
Téléphone:+961-1-201814
Fax:+961-1-215616



Ma Sœur Gélas commença les œuvres à Beyrouth sur les fonds de la Providence. Le Consul de France qui l’avait vu arriver avec joie, la seconda de tout son pouvoir. D’autre part, les Pères Lazaristes contribuèrent largement aux diverses constructions ; mais il fallait aussi continuer et soutenir les œuvres entreprises. Heureusement Sœur Gélas avait une tête des mieux organisées et, avec le génie de la Charité, possédait celui de l’administration. Elle s’efforça de suivre la recommandation de Saint Vincent : « ne jamais enjamber sur la Providence, mais marcher de pair avec elle ». Son esprit de foi et sa grande confiance en Dieu ne furent pas déçus ; ses œuvres furent successivement fondées en peu de temps, puis elles s’accrurent progressivement et jamais elle ne s’endetta d’un centime. Le nécessaire ne manquait jamais et personne n’eut osé se plaindre quand on la voyait si dure et si austère pour elle-même.

Dispensaire et visite des pauvres:

Dès son arrivée elle organisa la visite des pauvres. Elle ouvrit un dispensaire, ou plutôt son pauvre petit réfectoire, aux malheureux qui n’avaient jamais vu panser leurs plaies, tandis qu’une Sœur bégayant l’arabe et accompagnée d’une enfant qui ne savait guère mieux le français commençait la visite des pauvres. C’était le petit grain de sénevé… Mais bientôt quel peuple de malades secourus et soignés dans ce petit dispensaire et dans ces visites! Que d’âmes réconciliées avec Dieu! C’était pour sœur Gélas un indicible bonheur d’entendre le récit de tous ces faits consolants, et cette joie lui faisait oublier toutes ses peines.

La visite des prisons:

Elle apprit un jour le sort misérable des prisonniers entassés au Sérail. La plupart étaient chrétiens. Ils gisaient sans secours dans des cachots infects. Elle fit demander au Pacha l’autorisation d’aller dans les prisons pour donner des soins aux malades. Celui-ci fut extrêmement surpris ; puis, apprenant que les Sœurs voulaient donner leur temps et leurs médicaments et ne prétendaient pas recevoir une indemnité, l’enthousiasme le saisit et l’émotion le gagna. Il ne put achever la conversation et donna sans plus tarder les autorisations nécessaires. Une épidémie de fièvre typhoïde sévissait alors dans les prisons. On parvint à organiser une petite ambulance pour transporter les prisonniers les plus malades.

Les écoles:

Presque au lendemain du jour où les Sœurs s’étaient implantées à Beyrouth, quelques familles d’Agents Consulaires ou de Vice-consuls auxquelles s’ajoutaient les familles d’anciens élèves du collège d’Antoura, vinrent proposer leurs filles comme internes à Sœur Gélas. Il faut se rendre compte qu’à cette époque-là, la femme était loin d’avoir la dignité qui convient à sa position dans sa famille, son influence était presque nulle. Toute sa science consistait à faire la cuisine, à soigner son mari, ne s’asseyant en sa présence qu’à son ordre ou sa permission, prenant son repas après lui. Sœur Gélas ouvrit sa maison à ces jeunes filles et les soigna en vraie mère. Elle s’efforça de leur donner des habitudes simples : ménage, raccommodage, confection de vêtements, accompagnant l’éducation morale, intellectuelle et religieuse. Bientôt, toutes les classes de la population, toutes les religions, se pressèrent pour faire accepter leurs fillettes dans ces nouvelles écoles. On proposa alors à Sœur Gélas de mettre son pensionnat sur le pied d’égalité de ceux d’Europe. Elle refusa nettement « Ces sortes d’établissements, dit-elle, ne conviennent pas aux Filles de la Charité ; elles ne doivent avoir que des pauvres. Contentons-nous de la portion que notre Saint Fondateur nous a assignée, sans cela, nous perdrions l’esprit de notre saint état ».

Œuvres de jeunesse:

La jeunesse fut l’objet particulier de ses soins sur le plan de l’éducation de la foi et de la vie sociale. La Congrégation des Enfants de Marie fut établie en 1862. Parallèlement, le Patronage prit jour pour les 150 filles employées de la filature. Les jeunes femmes n’étaient pas oubliées ; même les mères de famille avaient leur catéchisme le dimanche.

Association des Dames de la Charité:

A la charité qui inspirait son action, Sœur Gélas sut associer les dames de la Société. Au début, elle les réunissait chaque semaine pour confectionner des vêtements pour les pauvres… L’Association sera érigée canoniquement en 1856. En 1867, 140 familles nécessiteuses étaient régulièrement secourues par l’Association. Un concert, donné au profit de l’œuvre, avait rapporté à l’époque 2500 francs. Les traditions commençaient à s’établir.

En 1860, lors des troubles qui ensanglantèrent la montagne, le Pacha offrit à la Mère Gélas 4 soldats turcs pour surveiller l’entrée de la Miséricorde. Et un jour une multitude de femmes et de jeunes filles fuyant la montagne par centaines arrivèrent à Beyrouth et frappèrent à la porte… Sœur Gélas les reçut. Leur nombre augmenta jusqu’à près de 500. Sœur Gélas les envoya alors à Antoura avec 3 sœurs pour y être en sécurité jusqu’à la fin des troubles.

La période 1894 – 1914, relativement calme, voit l’éclosion de vocations autochtones suffisantes pour favoriser le développement de toutes les œuvres. La Maison Provinciale reste le point de ralliement des annexes, devenues autonomes, mais qui ont encore besoin d’une aide financière. Les activités diverses pourvoient plus particulièrement au financement des petites écoles. Mais elles s’intensifient encore davantage en 1919, au retour de France des Missionnaires, si bien qu’en 1950 il devenait urgent d’émigrer hors de la ville, au quartier dit « Achrafieh – Sioufi ».

L’élan repris avec un nouveau souffle de modernisation conduisit à l’ouverture du 2ème cycle secondaire à l’école payante. Avec l’école primaire gratuite de filles et celle des garçons dont les Pères Lazaristes avaient confié la direction aux Filles de la Charité, la population scolaire atteignait 2000 élèves. La guerre qui mit aux prises les frères devenus ennemis durera 15 ans (1975 – 1990) et les tirs de roquettes aboutirent à plusieurs reprises sur les locaux de la communauté et des classes. Pendant de longues périodes les écoles furent fermées, la colline d’Achrafieh étant devenue le point de mire de l’adversaire. Les habitants aisés allèrent s’installer à la montagne… les pauvres étaient toujours là.

La guerre terminée, les activités ont repris leur cours normal au rythme de l’évolution, et des circonstances. L’école s’est équipée : ordinateurs, internet,… rien ne manque pour suivre les nouveaux programmes, ouvrir les élèves à la culture et à l’universel.

1998 Centre social Saint Vincent:

Ce centre polyvalent ouvre ses portes tous les jours.

  • Les Dames de la Charité y tiennent leur réunion hebdomadaire
  • Les enfants y sont accueillis pour « études surveillées ».
  • Le club de loisirs accueille les enfants défavorisés de Karm el Zeïtoun et des quartiers périphériques. Ces jeunes de 10 à 14 ans sont encadrés par des volontaires et par un animateur social: jeux de société, jeux de plein air, travaux manuels, danses, chants.

Centre Afro-asiatique:

Sœur Amelia Torres a participé à la « Journée nationale des migrants », organisée à Manille, pour les Ouvriers pastoraux qui travaillent dans le monde en faveur des Migrants philippins. 114 délégués représentant 22 nations ont réfléchi sur l’aspect socioreligieux et les implications culturelles suscités par les migrations. Pour les migrants établis au Liban, deux récollections en « tagalog » ont été organisées. Les Soudanais ont célébré la fête des Mères, patronnée par « Caritas Internationalis ». En dehors des réunions de groupe, l’étude des cas individuels occupe la plus grande partie du temps : visite des Philippins ou des Africains dans les hôpitaux, les prisons, contacts avec les employeurs, souvent pour obtenir de meilleures relations avec le migrant, régularisation des papiers des clandestins, retour au pays pour certains d’entre eux. Toutes ces activités demandent un financement difficile à trouver. La bonne volonté des personnes intéressées permet de répondre aux besoins, au prix d’une attention soutenue et d’une sollicitation de secours demandant générosité et courage. Parmi les bienfaiteurs, l’Ambassade des Philippines, Caritas Internationalis, les Filles de la Charité des Etats-Unis. Quatre prêtres et Sœur Amélia se consacrent à ce travail social.

Actuellement, la Maison Provinciale regroupe:

  • Deux écoles gratuites, avec cantine
  • Une école secondaire payante
  • Un centre social: visite des prisons, secours aux pauvres, ateliers professionnels, cantine, parrainages,….
  • Un dispensaire : soins des malades, soins à Domicile, alphabétisation, promotion,…
  • Foyer pour les jeunes universitaires
  • Mouvements des jeunes (JMV, LM,…) et associations (AMM, AIC...)


Implantation - Liban


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