Implantation - Iran

En 1957, la Perse a été rattachée à la province du Proche-Orient. L’éloignement des maisons ouvertes au centre de Beyrouth, les difficultés d’accès, la longueur des voyages au XIXe siècle furent les premières raisons de sa liaison directe avec les Supérieurs Majeurs. La Perse, évangélisée dès les premiers siècles de l’Eglise, eut de nombreux martyrs jusqu’au VIe siècle, ensuite elle devint nestorienne, enfin la conquête musulmane imposa partout l’Islam.

Cependant au début du XIXe siècle, la Province d’Azerbaïdjan comptait encore environ 40.000 chrétiens : Nestoriens et Arméniens orthodoxes, exception faite pour la vaste région de Khosrova… La petite ville d’Ourmieh, à côté du lac du même nom, peuplée de chrétiens, avait une seule famille catholique, d’origine polonaise.

Les deux familles de Saint Vincent y prennent pied commençant à établir leurs œuvres dans ces régions. « Le véritable fondateur de la Mission Lazariste en Perse a été Eugène BORE, célèbre orientaliste, qui devint par la suite fils de Saint Vincent et Supérieur Général des Pères et des Sœurs. Encore simple laïc et âgé de vingt-huit ans, il fut chargé en 1837 par le Ministère de l’Instruction publique de l’Académie des Belles Lettres de Paris, d’une mission scientifique en Perse ». Il arrive à Tabriz, capitale de l’Azerbaïdjan, le 6 novembre 1838. Fort du bienveillant appui du gouverneur de Tabriz, le Prince Karaman – Mirza, frère du roi de Perse Mohammed Chah, il se propose d’ouvrir à Tabriz même une école. Le roi de Perse lui adresse alors le firman indispensable pour la construction et l’ouverture de l’école qui est inaugurée fin mars 1839. Trois autres écoles suivront dans la région : Ourmieh la même année, et en 1840 une cinquième à Djoulfa près d’Ispahan. Ces écoles seront confiées aux Pères Lazaristes.

Mais il faudrait ouvrir aussi des écoles pour les fillettes, et ces Messieurs désirent beaucoup voir arriver les Filles de la Charité pour s’en occuper et commencer toutes les œuvres habituelles. Monsieur Darnis écrit de Khosrova 28 mai 1855 et les supérieurs répondent à son appel. Les Sœurs partent de Marseille en octobre 1855. La première maison sera établie en 1856 à Khosrova. Après la destruction de la ville, elle ne fut plus rouverte. 1857 verra l’ouverture de la maison d’Ourmieh et de Téhéran, 1904, celles de Tauris (Tabriz) et d’Ispahan.

En 1921, la maison du Sacré-Cœur est transférée dans le quartier européen. Ultérieurement, les deux maisons seront fondues en une seule l’Ecole Jeanne d’Arc.

En 1972, une nouvelle maison s’ouvrira dans le voisinage de Tabriz : une insertion dans la Léproserie de Baba-Baghi. Deux Petits Frères de Jésus y travaillent comme infirmiers. Les Frères désiraient une présence continuelle des Sœurs pour le plus grand bien des malades. En 1973, les tractations reprennent et l’envoi de 3 ou 4 sœurs est envisagé. La communauté sera composée de 3 missionnaires (1 française, une belge et 1 autrichienne) et une Libanaise, qui très vite, acquerra la langue iranienne ce qui est indispensable. Logées, au début, à l’école de Tabriz, après quelques mois un logement est aménagé pour elles à la léproserie. La maison devient autonome le 18 janvier 1974. A la léproserie, chaque malade a son histoire, ses attentes, ses désirs. Dans ses contacts quotidiens avec les malades, chaque sœur peut admirer comment dans son corps handicapé, déformé, ravagé par la maladie, chacun garde sa dignité de Fils de Dieu ainsi que son courage pour donner un sens à sa vie. En 1982, la léproserie compte de 400 à 450 lits. Une centaine d’enfants sains, nés de parents hansébiens, vivent à Baba-Baghi. Les plus grands sont scolarisés, les plus petits ont vu s’ouvrir pour eux un Jardin d’enfants. Avec le temps, le travail des sœurs a pris de l’envergure. Le changement de régime n’a rien interrompu de leurs activités à Baba-Baghi. A l’hôpital, les sœurs ont le service des handicapés, des malades chroniques sans famille dans l’impossibilité de se suffire à eux-mêmes. De plus, elles ont les responsabilités suivantes:

  • «Urgences à domicile».
  • Accompagnement dans les divers hôpitaux de la ville selon les prescriptions des médecins.
  • Organisation de l’envoi des malades en ville pour soins spécialisés.
  • Formation du personnel à la pratique et à la technique des soins.
  • Pastorale en Eglise et animation des célébrations liturgiques à Tabriz.

En 2008, les sœurs ont quitté la léproserie de Baba-Baghi tout en laissant des laïcs professionnels (qu’elles ont bien formés) servir les lépreux et leurs familles. Elles ont gardé la propriété de la maison de Tabriz, mais sans avoir un accès à l’école puisqu’elle était au service de l’enseignement public l’école et nationalisée en 1980.

Actuellement, les sœurs continuent leur mission à Ispahan, Ourmieh et Téhéran.

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